• Ecoute Ecoute extraits sonores

     

    Voyage raconte l'histoire d'un chanteur qui se promène dans le quotidien ! Pour sensibiliser les élèves à la musique de tous les jours ou leur faire prendre conscience des sonorités de notre environnement, du cycle 1 au cycle 3 cette entrée est intéressante...et puis du coup la musique n'appartient pas qu'aux musiciens, n'est-ce pas !!!! Cet article est une mise en forme pour le blog du recueil pédagogique à l'usage des enseignants paru en 2008 au CNDP.(note perso).

    Ecoute Ecoute extraits sonores

     

    Voyage
    Premiers arrêts sur le sonore

     

    Cette partie est une balade conçue comme une succession de contextes et de scènes, dans lesquels nous entraîne un chanteur baryton (tessiture vocale, entre ténor et basse). Nous servant de guide, il nous invite à une audition attentive de notre envi- ronnement sonore. Pour chacune des séquences, on s’aperçoit que l’on peut entendre et formuler des informations, explicatives ou sensibles, alors que ce sont souvent des événements qui font partie de notre quotidien sonore, et sur lesquels on s’arrête rarement. Le chanteur, au fil de sa promenade, traverse diverses situations qui se prêtent à une mise en relief de certaines particularités de l’univers des sons, des espaces, des temps, des cultures et de l’histoire.
    Ce voyage, qui peut s’écouter en continu, dans son intégralité, est découpé en quatorze plages permettant un premier pointage non systématique. Pour chacune d’elles sont proposés des éclairages particuliers qui, mis bout à bout, doivent permettre de s’approprier la dimension sonore. Après le descriptif des quatorze plages, une démarche pédagogique est proposée comme exemple parmi d’autres possibles pour aborder cet univers de l’écoute avec une classe.

     

    01    Qualité d’écoute    [0’57”]
    Entrons sur la pointe des pieds : tic-tac du réveil, froissement de drap, sonnerie, mouvement de matelas, pas lourds, craquements du plancher, bâillements, frottement du tissu des vêtements, robinet... Toutes les conditions de «non masquage» des sons sont réunies. Superposés ou non, les sons sont très distincts, ils se détachent d’un « silence* »

    Qualité d'écoute


    02    Densifications    [0’16”]
    La douche est rejointe par la mer. L’épaississement des écoulements d’eau successifs, avec une arrivée progressive de fréquences* graves (propres à l’océan), montre bien comment la densité* peut croître sans que l’intensité* n’augmente de manière significative. Par ailleurs, la dynamique* du flux et du reflux fait varier le timbre* de cet ensemble compact et abondant de fréquences, qui se compose à la façon d’un « bruit blanc* ».

    densifications



    03    Deux interprétations    [0’41”]
    Une petite fille dépasse, en sautillant, le chanteur qui descend l’escalier. Elle entonne un air dans une tonalité qui est reprise par le baryton, mais une octave plus bas. On peut noter que tous deux ne chantent pas à pleine voix, ne fredonnent pas non plus: ils chantent à mi-voix. Le tempo de la petite fille fluctue en fonction de son action, elle chante parce qu’elle descend l’escalier : ses pas, sautillants et libres, donnent à sa chanson un caractère mouvant. Le chanteur, lui, est régulier dans son interprétation: on entend tout de suite que c’est son métier, sa voix est « placée », juste et posée. Il a même le réflexe sécurisant de caler le rythme* de ses pas sur le tempo musical.

    deux interprétations


    04    Ambiances    [1’05”]
    La succession d’ambiances urbaines – la cour, la rue, sous un porche, la rue de nouveau avec l’arrivée du taxi –, révèle des espaces plus ou moins résonants, plus ou moins encombrés, sonores, brillants ou sourds. La sensation de déplacement du chanteur, qui s’éloigne ou se rapproche, est audible dans le timbre de sa voix. (Ici, c’est l’écoute du son qui renseigne sur le contexte, et non l’inverse.)

    ambiances



    05    Sons mats    [0’45”]
    Les voix dans le taxi sont très sourdes, comme étouffées. L’espace est exigu, chargé de tissus, et donc absorbant. Quelques petits événements sonores suffisent à signer la fonctionnalité du véhicule, un taxi : moteur diffus et sombre de la voiture, essuie-glaces, clignotants, radio du chauffeur...

    sons mats



    06    Polyrythmie    [0’31”]
    Cette courte séquence enchevêtre, par superpositions, un même module rythmique à lui- même. Le fait que ces modules soient identiques et non variés, ni en intensité*, ni en tempo, crée des décalages et contretemps constants et démultiplie le découpage du temps de façon ordonnée et quasi mathématique.
    La séquence fait office d’ellipse narrative du trajet en taxi.

    polyrythmie



    07    Acoustique architecturale    [1’18”]
    Le chanteur franchit un portillon de jardin, chante dans un espace libre, puis passe sous un porche vaste et très résonant avant de ressortir de l’autre côté ; sa voix ne porte plus, devient alors très sèche et précise. Cette traversée met en évidence le rôle majeur du champ indirect dans la perception: nous n’entendons pas les sons uniquement depuis les sources qui les émettent, mais par l’intermédiaire des murs qui nous les renvoient de toutes parts.

    acoustique architecturale


    08    Sonorisations et intelligibilité    [1’31”]
    Il s’agit ici d’annonces diverses recueillies dans différentes gares. Nous pouvons relever plusieurs paramètres, qui conditionnent l’audibilité d’un message destiné à être perçu par des usagers dans de vastes espaces : • la qualité de la sonorisation ;
    • la quantité de sources sonores accumulées à ce moment-là dans le même espace que l’annonce (effets de masque*) ;

    • la proximité entre le haut-parleur et l’auditeur (champ le plus direct possible) ;

    • la résonance propre du volume – plus les sources diffusées ou propagées sont puissantes, plus le volume entre en résonance ; d’où l’idée, pour améliorer la compréhension, de multiplier les haut-parleurs dans les gares ou les grands espaces, de façon à diminuer la puissance de diffusion et se rapprocher des auditeurs ;


    • l’articulation, la clarté de la voix (souvent féminine) et l’application apportée à l’énoncé du message lu (vitesse) ;

    • il faut noter que les annonces sont souvent précédées de « sonals musicaux » (jingles courts), de façon à attirer l’attention du passant avant le message lui-même, à transformer en un clin d’œil l’auditeur en « écouteur ».

    Sonorisations et intelligibilité




    09    Reconnaissance    [1’17”]
    Ici, il est difficile de reconnaître la source du son sorti de son contexte visuel, social ou factuel. Le fait de savoir que la scène se passe dans une gare nous aide – et encore – à reconnaître cet étrange «clapotis» ou petit roulement caractéristique mais rarement écouté pour lui-même : une valise à roulette de voyageur ! Notons, du même coup, que le fait de ne pas tout de suite reconnaître la source sonore – le corps sonore* qui le produit – nous aide à l’écouter comme un son, c’est-à-dire dans sa forme, sa consistance, son intensité*, son timbre*...
    En fin de séquence, le train arrive en gare, tous freins serrés. Nous sommes en présence de fréquences* particulièrement aiguës et perçantes, étales, étirées : on pourrait croire que la forme générale est un crescendo suivi d’un decrescendo ; en fait la forme est créée essentiellement par l’apport, puis la soustraction, de fréquences (hauteurs*).

    Reconnaissance



    10    Extérieur/intérieur    [1’11”]
    Dans le train stationné en gare, nous entendons les bruits extérieurs du train (et, en arrière- plan, la gare ou le quai). De façon très efficace, ce complexe sonore est ensuite « étouffé » par la fermeture des portes du train: l’ambiance résiduelle est de faible intensité, et surtout de qualité « intérieure ». Le train se met à rouler, les bruits de roulement entrent progressivement de toutes parts (par le sol, les fenêtres...). Le chanteur, en plan rapproché, chantant pour lui-même, renforce encore cette impression d’espace fermé, malgré un environnement sonore constitué principalement de bruits extérieurs se propageant dans le wagon.

    Extérieur/intérieur



    11    Techniques, époques    [2’04”]
    Nous étions précédemment [séquence 10] dans un train desservant la banlieue de Paris (RER), nous voici soudain transportés dans un TGV puis, plus loin, dans un train de nuit traditionnel. Les distinctions sont nombreuses : absence de bruits de roues sur les rails et fréquences aiguës des portières pneumatiques dans le TGV, rythme typique des boogies passant sur les rails disjoints des voies traditionnelles qu’emprunte le train de nuit. On revient finalement dans le RER : toute l’ambiance sonore signe à elle seule son époque ferroviaire, ses techniques et ses façons mêmes de voyager.

    Techniques, époques



     

    12    Sélectivité    [1’19”]
    Chaque voyageur dans le bus vit ce trajet de manière personnelle. Certains écoutent peut- être les différents bruits du bus, d’autres pas. Et nous ? Promenant notre oreille près de chacun de ces voyageurs, nous nous approchons de leur intimité: les uns se parlent, les autres fredonnent, un enfant joue... Mais, dans ce labyrinthe d’histoires singulières auxquelles nous nous attachons volontairement, notre attention a peut-être quitté l’écoute des sons du bus. Ainsi assimilés, nous avons vite fait de les placer au second plan, voire de les évacuer. La sélectivité auditive est cette faculté de sélectionner ce qui fait sens ou sensation pour nous, ce qui nous intéresse, nous est utile ou agréable (ou désagréable), évacuant du même coup tout autre son, ambiance, événement ou information alentour.

    Sélectivité



    13    Fiction ou réalité ?    [2’28”]
    Dans cette longue séquence, tous les sons sont bien réels, mais ils nous invitent à une écoute plus musicale, relevant davantage du poétique que de la recherche d’informations : un cheval sur une route, scène sonore large, de campagne probablement, mais la voix du baryton est toute proche, intérieure et intime, elle va de droite à gauche, la moto nous ramène dans la rue, puis, d’autres scènes de campagne s’ensuivent, ruisseau, oiseaux, échanges de voix... Cette mise à distance, qui donne à entendre « la vie » autrement, nous est accessible souvent, sans l’artifice de la manipulation du son : cela requiert une disponibilité particulière, l’écoute du tout et non plus celle des éléments qui le composent, détachée de nos intentions. Cette écoute particulière suppose de mobiliser notre dispo- nibilité, dans une optique de perception active et créatrice. Nous ne laissons plus notre jugement des choses nous déborder, dans une interprétation systématique de ce qui nous entoure : avec distance, avec le corps, nous écoutons la couleur des sons, leur écriture collective, leurs plans, leur forme, leur langage...

    Fiction ou réalité



    14    Richesse et capacités de l’ouïe    [1’02”]
    Le baryton joue avec l’air d’une chanson populaire. Il chante doucement, puis fort, tourné vers nous, puis vers le lointain. Aucune réflexion de murs, un plein air seul, aucun autre son que sa voix, ses pas et un bruit de fond continu en arrière-plan : notre perception des minuscules changements de couleur de sa voix suffisent à nous informer qu’il est en mouvement, qu’il va et qu’il vient, qu’il s’éloigne ou s’approche de nous ! Nous touchons ici au rôle très subtil de l’oreille dans sa capacité de localisation : c’est un organe infiniment complet et complexe, qui nous renseigne d’une façon incroyablement puis- sante et raffinée, sans que nous le sachions. Ainsi, cet organe, sans que nous n’en ayons jamais conscience, nous apporte à chaque seconde, de façon fine et cultivée, des sommes impressionnantes d’informations, objectives ou techniques, et sensibles à la fois. De fait, cet outil de précision qu’est l’ouïe en fait un organe très fragile (les agressions sonores, le stress, les mauvaises manipulations... peuvent rapidement l’altérer).

    Richesse et capacités de l’ouïe


     

    15    Entrer dans le son    [2’38”]
    Entré dans sa petite maison, le chanteur circule çà et là puis s’assied ; il joue avec l’intensité, forte puis pianissimo, sans jouer avec l’expression ; nous nous rapprochons de lui, puis rien d’autre n’est audible que le grain de sa voix, il ne chante plus que pour nous, au creux de notre oreille, sa voix devient fluide, chaude.

    Entrer dans le son

     

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    Et voici un lien vers l'excellent blog d'Orphys où vous pourrez trouver des banques de sons.

    http://www.bruckert.fr/lorin/disciplines/son-mystere-les-ambiances-les-lieux

     

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