• Notes or No notes ?

    Notes or No notes ?

    QUESTION DE POINT DE VUE

    Je n'adhère pas à la note dans la mesure où elle peut amener les élèves à se situer dans un "espace de compétition". Cela en dehors du fait qu'institutionnellement les notes n'ont pas leur place à l'école primaire. Les notes sont en général antinomiques d'estime de soi pour ceux qui en reçoivent de "mauvaises".
    Voilà pourquoi, j'ai opté pour les annotations NA EVA AR ET A ou le code couleur associé si j'ai besoin de lire rapidement l'outil (rouge, jaune, bleu, vert).


    Il me semble nécessaire ensuite que les élèves comprennent à quoi servent les évaluations ?
    Elles servent à donner des repères à l'enseignant pour organiser les apprentissages de manière à ce que tous les élèves réussissent...mêmes s'ils ne réussissent pas tous en même temps. Elles servent aux élèves pour savoir où ils en sont dans leurs apprentissages.

    Du point de vue de l'enseignant, les évaluations permettent de savoir où en sont les élèves : de revoir une notion avec toute la classe ou bien constituer des "groupes de progrès" pour amener les plus en difficulté à dépasser l'obstacle auquel ils sont confrontés.

    Voilà pour mon blabla de maître-formatrice.

    POURQUOI ÉVALUER ?


    Dans la classe voilà comment je fais pour créer un climat où l'évaluation est dédramatisée, où les stratégies sont sollicitées, où l'erreur est acceptée car nécessaire pour comprendre comment la dépasser.

    Les deux premières semaines, il y a eu des débats ou des échangent oraux (j'ai des cm1) :


    A quoi servent les contrôles ? A quoi servent les évaluations ? Quelle différence entre "contrôle" et "évaluation" ? A quoi sert l'erreur ? Qu'est-ce qu'une faute ? Quelle différente entre "faute" et "erreur" ?
    Les bons élèves n'ont-ils aucunes difficultés ?

    Tous ces échanges ont permis à tous de verbaliser et/ou comprendre :
    que l'évaluation était nécessaire pour comprendre où progresser
    que je n'avais pas forcément besoin d'une évaluation pour prendre en compte les réussites ou les difficultés de chacun : j'ai un petit livret d'observation où je note les réussites ou les difficultés. Je peux m'en servir à tout moment de la journée.
    Le cahier d'entraînement est aussi un outil pour voir où l'élève en est . Par exemple un élève qui a eu du mal à mémoriser des mots-outils peut demander à travailler sur cette compétence en groupe de progrès.
    que l'enseignante n'était pas la seule à pouvoir aider à apprendre : l'aide d'un pair est alors une modalité importante.

    Bref, concrètement dans la classe, voici les outils mis en place pour que les élèves s'approprient les annotations NA EVA AR A :

    DIFFÉRENTS OUTILS


    un tableau blanc est dédié à cet espace d'apprentissage : " Ce que nous découvrons, ce que nous apprenons..."
    des affiches de découverte de savoir sont écrites à l'issue des mises en commun et les stratégies mise en évidence (méthode de X, méthode de Y....)
    une échelle de savoir est schématisée sur cet espace : graduation de 1 à 10 non chiffrée avec NA(au niveau du 0) EVA (au niveau du 5) AR (au niveau du 8)  A (au niveau du 10)
    une grille d'observation est positionnée en permanence : tableau avec liste des élèves et cases blanches à remplir en fonction des difficultés rencontrées.
    A la fin d'un exercice d'entraînement ou à la fin d'une recherche, je demande à l'ensemble de la classe si les exercices ont posé problème (auto-évaluation) et pourquoi, qu'est-ce qui a fait obstacle. Je le note sur cette grille. Après la correction, la grille d'observation peut être modifiée. Il s'en suit un atelier de remédiation ou une reprise en classe entière ou une autre situation en demi groupe classe.

    Moralité de l'histoire
    Les élèves sont d'une part conscient de leurs progrès .
    Le climat de classe instauré permet de respecter pleinement les difficultés et les réussites de chacun. Les réussites sont valorisées dans la mesure où cela permet à l'élève d'être tuteur d'un autre (par exemple un élève en grande difficulté est tuteur de "copie" d'un élève "brillant" qui a une écriture quasiment illisible).
    Les remarques liées à la compétition ou à la moquerie sont proscrites.

    J'ajoute juste un petit mot concernant les ceintures dont la philosophie générale me plaît beaucoup mais que je n'adopte pas pour le moment parce justement cette notion "sportive et compétitive" liée à la dénomination même m'ennuie beaucoup.

    En revanche je suis en train de décliner, pour le cycle 3 les cartes d'apprentissage, qui sont un peu le pendant des ceintures et qui s’intègrent dans la démarche que j'ai essayé de mettre en mot. Cela permet de verbaliser les apprentissages en jeu du point de vue de l'élève et de faire en sorte qu'il comprenne les objectifs de l'enseignant.

    Je vous mets en lien l'article sur les cartes en mathématiques et j'espère avoir le temps de faire celles de français d'ici la fin des vacances de Toussaint.

    http://leremuemeningesdelise.eklablog.com/les-cartes-d-apprentissages-mathematiques-c3-sont-arrivees-a5212551

    Vos remarques et vos commentaires sont les bienvenus...débat à venir ? LOL

    « En sortant de l'école10 000 connexions ce week-end : petit rébus !!!! »

  • Commentaires

    2
    Vendredi 7 Octobre 2011 à 11:39

    Ton analyse se tient...En fait, on ne gère bien que ce avec quoi on est en accord...alors du coup chacun fait la tambouille qui lui parle et avec laquelle il y a cohérence. Discussion a suivre LOL.

    1
    Pavi Profil de Pavi
    Jeudi 6 Octobre 2011 à 17:16

    Bonjour Elise, tu situes les appréciations A, AR, EVA, NA sur une graduation -non chiffrée- de 0 à 10 (?) C'est"comme si c'était chiffré pour toi, mais pas pour les élèves? c'est ça?

    J'ai mis des notes, j'ai arrêté d'en mettre. J'en remets à nouveau...

    Un NA n'est pas plus ni moins démotivant qu'un 0.

    J'irais même dire, on peut modérer plus facilement sa note de 0 à 10 ou de 0 à 20 qu'avec A, AR, ECA ou NA qui ne comporte que 4 appréciations. Combien de fois se dit-on qu'on met un ECA pour encourager un élève qui est pourtant plutôt dans le NA; ou un ECA parce que AR serait trop "bon". Et les 2 ECA ne se valent pas.

    exemple de notes que je mets chaque semaine (pas taper, hein!): ils ont des mots à apprendre. J'en dicte 10 (la liste précédente est toujours à revoir, elle s'allonge donc dans l'année). Et ils gagnent le nombre de points correspondant à leurs réussites.

    Lorsqu'ils progressent (note identique ou meilleure), je place une flèche vers le haut à côté de la note. Lorsque la note diminue, une flèche vers le bas.

    Cette notation est efficace car j'évalue les mots toujours de la même manière.

    Cette évaluation est un temps d'évaluation pour moi pais aussi pour eux. La notation et la flèche les situe facilement dans leurs progrès et leurs efforts.

    C'est plus difficile avec les A AR ECA NA. Ceux-là, je les ai réduit à 3 critères (A ECA NA) car le logiciel de livret proposé par mon département et adopté par l'école note sur 3 critères seulement. Avec ces critères là, je suis dans mon évaluation sommative. C'est paradoxal, car c'est l'inverse qui est recherché, mais j'arrive à mieux faire progresser mes élèves lorsqu'ils savent où ils en sont, et qu'ils ont ... des notes. (lorsque le niveau atteint est insuffisant pour noter, je ne mets pas 0, mais j'indique non noté)

    Je ne sais pas si je suis très claire.

    Je dois m'absenter, mais je repasserai :)

     

     

     

     

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