• Dans quelle pédagogie j'erre ?

    Cet article est en fait là pour lancer un débat, une discussion sur la ou les pédagogies que nous utilisons au quotidieFofy a lancé la discussion sur l'article "stratéges de lecture" et sentant que les propos pouvaient être riches d'échaes, je crée donc un article.

    Voici les liens conseillés par Fofy : ICI ou LA ou encore LA

     

    Voici quelques extraits de ces lectures pour lrebondir sur le débat de la pédagogie explicite.

    Quelques extraits du Bulletin de la PMEV écrit en 2009

    Article de la rubrique « L'école en questions » N° Spécial N° 5 -  L'école en question

     

    LA PÉDAGOGIE EXPLICITE VUE PAR Clément Gauthier, membres de formapex (pédagogie explicite)

    Un modèle général d’enseignement efficace : la pédagogie explicite

    Un enseignement explicite et systématique consiste à présenter un contenu de façon fractionnée, à marquer un temps pour en vérifier la compréhension en assurant une participation active de tous les élèves. Cette méthode s’avère particulièrement appropriée pour l’apprentissage de la lecture, des mathématiques, de la grammaire, de la langue maternelle et en partie des langues étrangères. Ce type d’enseignement se révèle particulièrement adapté pour les jeunes enfants, mais aussi pour ceux qui apprennent lentement, et pour les élèves les plus performants lorsqu’il s’agit d’une matière nouvelle ou complexe.
    Pour B. Rosenshine et R. Stevens, les pratiques d’enseignement explicite se divisent en trois étapes : le « modelage » qui autorise la compréhension par l’élève de l’objectif d’apprentissage, la « pratique guidée » qui permet d’ajuster et de consolider la compréhension dans l’action, et la « pratique autonome » qui fournit de multiples occasions d’apprentissage nécessitant la maîtrise et l’automatisation des connaissances de base

    Un enseignement traditionnel « relooké » ?

    En effet, dans cette approche on ne s’assure pas assez que les connaissances nécessaires ont été acquises ni qu’elles ont été suffisamment pratiquées pour être stockées et organisées dans la mémoire à long terme, donc mobilisables au besoin. Mais n’est-ce pas là ce que font les maîtres depuis toujours ?, se demanderont certains. Nombreux sont ceux, en effet, qui ont tendance à confondre enseignement traditionnel et enseignement explicite : le modelage, expliqué précédemment, est souvent assimilé à un cours magistral et la pratique autonome à la phase des exercices d’application. Or il faut bien comprendre que le modèle de B. Rosenshine et R. Stevens s’éloigne à plusieurs égards d’un enseignement traditionnel. Alors que l’enseignement magistral est axé sur la transmission du contenu, l’enseignement explicite porte principalement sur sa compréhension et son maintien en mémoire.
    Dans l’enseignement traditionnel, on fait peu de rappel des connaissances antérieures et l’on procède comme si ce qui a été enseigné auparavant avait été compris et retenu. Les buts visés ne sont pas nécessairement clairs ni explicites. L’enseignant n’accorde pas suffisamment de temps à la pratique guidée. Le plus souvent, il fournit quelques explications puis met les élèves au travail en situation de pratique autonome. L’erreur de compréhension a donc le temps d’émerger et de se cristalliser dans l’esprit des élèves. La responsabilité de l’échec est alors attribuée à l’enfant et non à un défaut d’enseignement. Se livrer au rappel des connaissances antérieures, énoncer ses buts de manière claire, s’adonner longuement à la pratique guidée sont les clés fondamentales d’une pédagogie efficace ; autant de pratiques qui font trop souvent défaut dans les classes traditionnelles.
    Notons qu’au Québec, les enseignants considérés comme les plus efficaces accordent en moyenne 23 minutes (sur 50) au modelage des connaissances et à la pratique guidée avant de passer à la phase de pratique autonome, contre 11 minutes pour les autres.
     

    Les limites des pédagogies centrées sur l’élève

    A l’inverse, qu’en est-il de l’efficacité de pratiques pédagogiques dites actives, de projet, de découverte… que l’on peut regrouper comme des pédagogies centrées sur l’élève ?
    Même si le rappel des connaissances antérieures peut y être présent, ces pédagogies ne s’assurent pas assez que les savoirs ont été bien compris et suffisamment pratiqués pour être mobilisables aisément. Par ailleurs, dans de telles pédagogies, l’enseignant n’exerce pas un contrôle minutieux de la difficulté de la tâche dans une séquence du simple au complexe. Dans la pédagogie de projet, par exemple, les élèves sont confrontés d’entrée de jeu à des tâches complexes. Comme celles-ci ne sont pas hiérarchisées, les élèves ne réussiront pas nécessairement ce qui est attendu. Par contre, si l’accent n’est pas assez mis sur l’importance d’une pratique intense, une contribution majeure du constructivisme et des approches par découverte a été de mettre en évidence l’importance pour l’enseignant de connaître le niveau de compréhension des élèves.
    En outre, on observe souvent dans les pédagogies de projet une tendance à l’éparpillement et au survol. Même si les élèves aiment les projets, leur apprentissage devrait être le critère premier de l’enseignant. La croyance selon laquelle l’apprentissage est de meilleure qualité lorsque l’élève est libre de son parcours n’est pas corroborée par les études sur le sujet (voir l’encadré p. 53)… Et l’on dira, en cas d’échec, que les conditions d’implantation n’ont pas été réunies, qu’il y avait trop d’élèves, pas assez de budget, pas assez de temps, etc. Bref, on cherche la raison en dehors de l’approche pédagogique elle-même.
    Le militantisme pédagogique nuit à l’analyse rigoureuse et objective. C’est pourquoi il ne s’agit pas d’être partisan d’une approche pédagogique particulière, nouvelle ou traditionnelle, de gauche ou de droite. La question importante est plutôt d’examiner si une base de recherche empirique existe et si les effets sur l’apprentissage des élèves de diverses stratégies ou approches pédagogiques ont été mesurés. Il semble que les approches instructionnistes (5), qui ont été présentées ici possèdent un plus fort potentiel pour favoriser les apprentissages des élèves que les autres. Pourtant, et paradoxalement, les réformes éducatives actuelles dans plusieurs pays font la promotion d’un enseignement qui part de la découverte des élèves, et ce comme si on avait fait une percée majeure dans cette direction sur le plan de la recherche. Pourtant, on n’a pas encore vu de résultats concluants de recherches en ce sens. Par ailleurs, la tentation est grande de refuser les approches nouvelles au profit d’un retour à la tradition et à la pédagogie d’autrefois dont les faiblesses ont également été démontrées. Pour y voir clair, plus que jamais l’injonction de B. Rosenshine nous apparaît pertinente : « Show me the data ! »

    Clermont Gauthier

    Professeur titulaire au département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage de l’université Laval (Québec), il a notamment dirigé Pour une théorie de la pédagogie. Recherches contemporaines sur le savoir des enseignants, De Boeck, 1997.

     LA PÉDAGOGIE DU PROJET

     

    La démarche de projet oblige à un exercice d'équilibre entre deux logiques: le projet n'est pas une fin en soi, c'est un détour pour confronter les élèves à des obstacles et provoquer des situations d'apprentissage. En même temps, s'il devient un vrai projet, sa réussite devient un enjeu fort, et tous les acteurs, maîtres et élèves, sont tentés de viser l'efficacité au détriment des occasions d'apprendre. Comme le dit Philippe MEIRIEU, lorsqu'on monte un spectacle, ce n'est pas au bègue qu'on confie le premier rôle, alors même que c'est lui qui en profiterait sans doute le plus. La logique d'une représentation réussie contredit la logique de formation, pour une raison assez évidente: pour apprendre, il faut que chacun soit mobilisé, dans sa zone de proche développement, zone où, par définition, il peut apprendre, mais n'a pas déjà appris, zone où il hésite, va lentement, revient sur ses pas, commet des erreurs, demande de l'aide (...) 

    Face à une telle contradiction, pas de recette, mais au moins deux pistes: 

    1- accepter la contradiction, la travailler, l'anticiper 
    2- la faire partager aux élèves, ne pas la considérer comme l'affaire de l'enseignant

    Mieux vaut viser une "double dévolution":

    - du projet lui-même, s'il ne vient pas spontanément et entièrement des élèves 
    - du souci de le rendre formateur, dans le cadre du programme

     

     

    Le constructivisme

     

       
       

     

     

    Le nouveau savoir n'est effectif que s'il est reconstruit pour s'intégrer au réseau conceptuel de l'apprenant.
    Ausubel (1968) parle de ponts cognitifs. La façon dont l'élève assimile les connaissances est primordiale. Il peut y avoir des apprentissages significatifs ( sens, liens avec ce que l'élève sait déjà) et mécaniques (sans liens, du «par coeur»).
    Les thèses structuralistes du psychologue Jean Piaget (1896-1980), pour en justifier la thèse centrale : toute connaissance est le résultat d'une expérience individuelle d'apprentissage, font appel aux concepts d'accomodation et d'assimilation formant le processus d'accommodation.
    André Giordan ajoute que cette accommodation transforme les schèmes de la pensée et vient, le plus souvent, s'opposer aux savoirs établis. Ce conflit cognitif, base de la pédagogie constructiviste, se heurte à des difficultés à différents niveaux:
    - Un individu maintient sa représentation sur un objet tant et aussi longtemps qu'il n'a pas de problème avec cette conception.
    - Avec le temps, les représentations spontanées reprennent leur place puisque dans la vie courante, elles fonctionnent.
    - La conception initiale fortement enracinée est trop éloignée de la nouvelle représentation proposée pour que l'apprenant puisse l'accepter.
    - L'élève manque d'informations ou ne dispose pas des ressources (opérations mentales, stratégies et procédures à utiliser...) nécessaires à l'intégration d'une nouvelle conception.
    - Il n'a pas envie de changer parce qu'il n'y trouve pas d'iintérêt.

     

    C'est l'élève qui apprend et personne ne peut le faire à sa place. Et cependant, il peut difficilement trouver seul toutes les données nécessaires à tout changement de conceptions. Le rôle de l'enseignant est alors primordial: c'est lui qui doit proposer et mettre en place une pédagogie socio-constructiviste pour permettre aux élèves de construire et intégrer les nouveaux savoirs.

     

    Dans quelle pédagogie j'erre ?

     

    Je suis très partagée pour répondre à cette question. Je suis adepte de la pédagogie de projet (il faut que les apprentissages aient du sens) mais je me rends compte que je suis aussi adepte d'une forme de pédagogie de l'explicite (voir mes articles sur les cartes d'apprentissage) mais aussi adepte de la pédagogie qui met l'élève dans des situations-problème afin de s'ateler aux apprentissages qui lui permettront de dépasser les obstacles rencontrés....

     

    De manière un peu caricaturale :

    - Je conçois des projets pour les élèves et leur donne ainsi l'occasion de se confronter à la notion de chantier d'apprentissage : planification des étapes d'apprentissage pour réaliser le projet commun.

    - Mais du coup : quels sont les apprentissages en jeu ? Il s'agit alors de faire le lien entre le projet de l'élève, celui qui le motive et le projet d'apprentissage... J'ai ainsi pris l'habitude pour un projet donné de lister avec les élèves ce qu'il y aura à apprendre. Je fais ainsi appel à la pédagogie de l'explicite, de la verbalisation des apprentissages.

    - Ensuite, il s'agit de proposer aux élèves une situation assez complexe, c'est une situation de référence qui met en jeu tous les apprentissages. Cela permet d'identifier les obstacles qui seront source d'apprentissage. En cela il me semble que cela relève de la pédagogie constructiviste.

    - Puis dans les modalités d'apprentissage par rapport à une compétence donnée, je passe par différentes modalités en fonction de ce qui me semble pertinent y compris en terme de différenciation (situation-problème, explicitation des stratégies, verbalisation des procédures pour mieux réussir mais est-ce pour autant du "guidage" ou du "modelage" ?,....).

    Alors qui suis-je ? Je suis moi-même.

     

    Et vous quelle(s) pédagogie(s) utilisez vous ?

    Pour les collègues qui pratiquent les pédagogies Freinet, PEMV ou autre pédagogie active, comment vous situez vous dans tout ça ? Votre point de vue m'intéresse énormément !

     

     

     

     

    « Stratégies pour lire au quotidienComment accompagner TOUS les élèves dans une classe ? »

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  • Commentaires

    23
    zefi
    Samedi 11 Mai 2013 à 14:06

    Cet article est bien le plus clair et le moins dogmatique que j'ai pu lire sur le sujet ! Merci !

    Les commentaires aussi, pertinents et équilibrés, permettent d'avancer en gardant l'esprit ouvert, ouf, ça change de la vague de propos incroyablement violents et sectaires, voire haineux (venant de tous les côtés) que j'ai pu lire sur certains blogs ces derniers temps et qui ne grandissent personne! Merci à tous ceux ( Alet, Fofy, Mélimélune...) qui contribuent tant à élever le débat et à nous faire avancer et progresser dans notre pratique en n'étant jamais dogmatiques, en n'imposant rien, et surtout en se gardant bien de juger les autres et de se mettre en avant en proclamant avoir tout compris et être les seules à avoir LA bonne pédagogie.

    Mille fois merci, c'est ainsi nous progresserons et ferons avancer le schmilblick!

    22
    Jeudi 9 Mai 2013 à 13:48

    You're welcome...Tu me renvoies un petit mail en perso. 

    21
    Mercredi 8 Mai 2013 à 22:25

    Coucou Elise,

    Je tombe sur ta page Pédago et elle me renvoie à mes conclusions : il est bon de mixer les approches !

    Dis, est-ce que je pourrai venir observer dans ta classe d'ici la fin de l'année ? J'ai rencontré ton directeur à la biennale, et j'ai vraiment envie de voir concrètement comment tu utilises tes cartes dans la classe.

    Au plaisir de te revoir, bises,

    Nathalie

    20
    Samedi 11 Août 2012 à 10:58

    Après avoir essayé  ces modalités plutôt transmissives, je me suis aperçue que ça ne convenait pas forcément mais la richesse de cette discussion est bel et bien de pouvoir mettre en oeuvre les savoirs de différentes façons...et surtout de trouver les modalités pédagogiques qui nous permettent d'enseigner et aux élèves d'apprendre.

    19
    Afogato
    Vendredi 10 Août 2012 à 16:00

    Bonjour, j'arrive un peu après la bataille, je vois bien que cette discussion date un peu...mais comme je suis membre de ce qu'on appellait auparavant la Troisième Voie, je tenais à mettre mon petit grain de sel... Je viens de découvrir, il y a quelques semaines le formidable site d'Alet, et là stupéfaite, je retrouve toutes les composantes de ce qui nous occupe depuis queques années...(A l'époque, on se cachait presque de pratiquer la pédagogie explicite) Du coup je me suis empressée de faire suivre le lien du site "luniversdemaclasse" puis, au fil de mes découvertes, des autres... Ce qui pourrait prouver que nous ne formons pas une secte... Pour info, notre association dont le but est de promouvoir la péda explicite, se nomme à présent l'APPEX, soit Association pour la Promotion de la Pédagogie Explicite. Nous avons (alors que nous avions des sub) organisé deux formations avec Steve  Bissonette et Mario Richard, et tentons de nous rencontrer soit au niveau national, soit au niveau régional. (la dernière fois c'était en juillet et comme nous avions beaucoup parlé de production d'écrit....je me suis retrouvée chez Alet)

    Oui, certes il faut payer...15 euros une fois pour toutes. C'est le principe de n'importe quelle association, et si nous voulons espérer organiser d'autres formations....Bref !

    A bientôt et Merci pour toutes ces ressources mises à disposition...gratuitement!

    18
    Vendredi 30 Décembre 2011 à 10:47

    Coucou Hélène! j'espère que tu te reposes malgré l'échéance qui arrive ! désolée de t'avoir chamboulée avec mes commentaires sur ta prép...

    Sinon pour en revenir à nos mouton, ya beaucoup de choses que les élèves ne peuvent pas ou ne devraient pas découvrir seuls (surtout en langue! mais dans d'autres disciplines aussi) alors autant appeler un chat un chat et si le maitre montre le modèe peut être que les élèves imprimeront plus car justement le maitre fait comme ça ... le fait de dire à autre voix ce qui se passe dans sa tête au moment du modelage, les élèves ne le savent pas forcément que nous aussi on utilise des petits trucs pour ne pas se tromper comme en grammaire, l'accord du sujet, de l'adjectif... l'utilisation de stratégie de lecture, le retour en arrière, l'inférence... ça ne se découvre pas je pense ça s'apprend! 

    d'ailleurs dans le lector/lectrix (on retrouve le résumé dans les je lis , je comprends) il parle explicitement de l'enseignement explicite en décrivant clairement les étapes de la séance explicite! 

    Mais il faut garder des moments de découverte, de tatônnements d'expérimentation en science par exemple ! 

    bref un mix des différentes péda en fonction de ce qu'on veut faire passer, des compétences qu'on veut faire acquérir me semble un bon compromis! il ne faut pas être que dans une péda bien sûr! 

    Yvan Raymond sur son site yvanpedago pour la GS utilise souvent l'explicite avec des séances collectives puis application (ça peut étonner en maternelle!) mais d'autres démarches également.

    Voilà ma réflexion du jour! 

    17
    Vendredi 30 Décembre 2011 à 08:09

    BONS PRÉPARATIFS DE RÉVEILLONS LES FILLES !

    16
    Vendredi 30 Décembre 2011 à 08:08

    You're welcome Hélène, j'espère te retrouver souvent ici...Si tu veux suivre les actualités du blog, tu peux t'inscrire à la newsletter (colonne de gauche)...A très bientôt ici ou ailleurs LOL.

    15
    hélène co
    Vendredi 30 Décembre 2011 à 02:02

    Bonjour Elise, j'arrive sur ton site, suite à tes remarques pertinentes et souvent pétillantes sur la liste cartable cafi.


    Je ne vais pas entrer dans le débat, car je me sens toute novice par rapport à vous, mais je voulais te remercier car cette discussion m'ouvre de nombreux horizons à découvrir.


    Je rejoins juste Sofy pour l'enseignement des langues vivantes : les structures de séances encouragées par les CPC en langues, ressemblent étonnemment au plan d'une séance en pédagogie explicite...hasard ?


    Merci pour ton site.


    Joyeuses fêtes


    Hélène

    14
    cliranette
    Vendredi 23 Décembre 2011 à 15:53
    cliranette

    En tous cas, merci pour ce p'tit article... il m'a permis de me rendre compte, en lisant, que ce que je faisais, en partie et de façon intuitive était de la pédagogie explicite ! Une fois de plus, en venant ici, j'apprends des choses intéressantes pour enrichir mes pratiques !

    13
    cliranette
    Mardi 20 Décembre 2011 à 22:11
    cliranette

    Avant de lire la suite des com' et de la discussion, rapidement mon avis... sans grande surprise, il correspond au tien, Elise. Je fonctionne par projets pour certains domaines, pour créer du lien, de la motivation et aussi pour leur donner envie de venir en classe (et moi aussi d'ailleurs ).

    Après, j'aimerais bien nous offrir davantage le luxe du constructivisme mais alors, on allège les effectifs... et les programmes. Du coup, voilà, pour une partie des apprentissages, on monte dans le bateau et je les emmène avec moi en vérifiant à chaque changement de cap si ils sont bien toujours là.

    Je suis donc moi aussi moi-même et il faut croire que je te ressemble...

    En tous cas, cette discussion est intéressante elle permet de se poser et se regarder faire, évoluer ou, au moins, consolider ses pratiques !

    12
    Mardi 20 Décembre 2011 à 17:30

    Merci Alet pour ton témoignage qui confirme que cette pédagogie on l'utilisait en fait sans le savoir ! mais qu'elle est limite tabou! incroyable! bref je suis inspectée cette année en anglais donc si je prends une classe l'année prochaine je pourrai tenter de mettre en place tout ça sans être trop embêtée! c'est dingue quand même on dit la liberté pédagogique mais finalement yen a pas vu que les IEN ou CPC veulent nous imposer un modèle (tiens tiens un modèle comme le modelage de la péda explicite ! lol ) je suis aussi d'accord aussi pour dire que les phases de recherche ça prend du temps et souvent on l'exploite mal et résultat on donne souvent la réponse ... bref ...

    Pour ce qui est de mon mémoire euuuuh il est vraiment pas terrible du tout je trouve ! je préfère pas le mettre en ligne désolée (et en plus je n'ai pas reçu la newsletter!! je vais me réinscrire du coup!) sinon je l'aurai mis sur mon blog ! mais je n'en suis pas fière et je suis frustrée de ne pas savoir mes notes du CAFI je ne sais pas où j'ai réussi et combien j'ai eu aux différentes épreuves!! pffff 

    j'ai vu des vidéos québécoises intéressantes même si fortement stéréotypées et scénarisées pour qu'on comprenne les étapes , vous en trouverez ICI il faut cliquer sur les images des vidéos pour voir les séquences... 

    11
    Mardi 20 Décembre 2011 à 17:28

    Pour ceux qui comme moi ne faisaient pas le lien : Alet partage sur son blog, l'univers de ma classe. Rien ne vaut un peu d'explicite ou comment faire les liens .

    10
    Mardi 20 Décembre 2011 à 16:53

    Merci d'être venue jusqu'ici pour participer à cette discussion...J'espère que ça ne sera pas la dernière fois !LOL

    Quelle était ta problématique de mémoire ? C'est avec plaisir que je le mettrai en ligne dans la rubrique cafipemf si tu le souhaites !

    D'ailleurs Fofy, c'est pareil pour le tien ! J'avais fait un appel par la newsletter mais je n'ai pas osé faire la demande sur la liste cafi.

    9
    Mardi 20 Décembre 2011 à 16:46

    Bon ben j'atterris ici grâce à Fofy qui m'a parlé de cette discussion fort intéressante !

    Avant toute chose je voudrais juste vous faire un point sur la manière dont j'ai "rencontré" la péda explicite.

    Cela fait plusieurs années que je pratique ma classe en prenant pour support des livres de pédagogie américains, sur les reading et writing workshops. Depuis des années, je m'intéresse à ce qui se fait dans ce domaine et jusqu'à l'année dernière, je faisais de la péda explicite sans le savoir !

    L'année dernière j'ai passé le CAFIPEMF et pour mon mémoire je me suis penchée davantage sur ma pratique et là je me suis rendue compte que ce que je faisais était de la péda explicite (en gros j'ai mis des mots sur ce que je pratiquais depuis longtemps). Je suis donc allée lire la recherche sur le sujet et ai fréquenté les sites dont vous avez parlé. 

    Quelques points là-dessus :

    - pour moi la péda explicite telle qu'elle est pratiquée dans la 3ème voie ou autre est légèrement différente de la version américaine de direct instruction car on a je trouve dans la version française (et ça n'est que mon sentiment qui n'est peut-être pas justifié) un aspect "politique" de la chose qu'on ne retrouve pas aux US. En gros aux US tu fais ce que tu veux, tu choisis ou pas cette péda et personne ne va te le reprocher alors que le sentiment que j'ai eu en allant sur les sites français était différent et il y avait comme un "jugement" du style les autres (qui ne pratiquent pas la péda explicite) n'ont rien compris ;

    - j'ai du coup beaucoup marché sur des oeufs avec cette péda toute l'année dernière et je me suis  bien gardée d'en parler explicitement (!) dans mon mémoire car je sentais que ça pouvait faire polémique... mais je laissais des indices pour ceux qui savaient lire entre les lignes... ;

    - dans "Lector et Lectrix" ils ont fait la même chose : ils parlent de "schéma explicite" comme tu l'as indiqué Fofy mais ne s'étendent pas plus que ça dessus... Jocelyne Giasson dans "La compréhension en lecture" y consacre tout un chapitre ;

    - la pédagogie explicite se "vante" d'être la seule pédagogie qui ait été testée (et c'est vrai d'ailleurs !) à grande échelle et est la seule à avoir apporté la preuve de son efficacité ;

    - la pédagogie explicite pour moi colle parfaitement avec les nouveaux horaires de dingue auxquels on est confrontés depuis la suppression du samedi matin : on n'a plus vraiment le temps de faire faire de la recherche aux enfants, du coup j'utilise la péda explicite pour tout et c'est très efficace ! On montre comment faire, on va à l'essentiel et on est concrets. Ce qui peut manquer dans d'autres formes de pédagogie. Pour ma part je suis pleinement satisfaite de cette manière de faire, mais comme Fofy, je me rends compte que je l'utilisais déjà avant sans le savoir !

    Voilà ! Bon ben c'est bien long comme premier message !!! :)

    8
    Mardi 20 Décembre 2011 à 14:57

    Super tes liens Fofy, j'espère que d'autres viendront enrichir le débat !!!

    7
    Mardi 20 Décembre 2011 à 13:38

    je viens de retrouver un vieux topic sur le forum EDP qui débat de notre sujet ! 

    6
    Mardi 20 Décembre 2011 à 13:29

    le site 3ème voie  propose quelques docs mais la plupart des séances types sont accessibles seulement pour les adhérents! on ne peut pas trop se faire une idée précise! dommage ! c'est encore pire sur le site formapex! on dirait un cercle très fermé limite secret !! dommage qu'ils ne partagent pas plus ouvertement leur pratique... cela mérite le coup d'oeil je pense et une ouverture d'esprit! 

    4
    Mardi 20 Décembre 2011 à 12:52

    Est-ce que tu peux mettre la source du doc 3ème voie comme ça je le mets dans l'article.

    3
    Mardi 20 Décembre 2011 à 12:39

    J'ai remarqué que mon enseignement de l'anglais (et l'enseignement de beaucoup d'entre nous en anglais) relève de la péda explicite car elle contient tous les ingrédients 

    1) Présentation des objectifs

    2) rebrassage des pré-requis nécessaires à la séance

    3) "modélage" ou présentation de la nouveauté : introduction du vocabulaire, de la structure, répétitions...

    4) pratique guidée : qui correspond à ma phase d'appropriation du voc par exemple avec différents jeu de compréhension, d'expression pour que le voc soit ancré et utilisable à l'étape suivante (si je vois que le voc n'est pas acquis à cette étape, je continue ça ne sert à rien de faire la pratique autonome!) 

    5) pratique autonome : les élèves utilisent les connaissances de l'étape 4 dans une situation de communication

    6) Si j'ai le temps je fais le bilan de la séance, je demande aux élèves ce qu'ils ont appris pendant cette séance, je leur redemande le voc ou les structures utilisées! 

    c'est exactement la démarche de la péda explicite que vous trouverez ICI  ou LA

     

     

    2
    Mardi 20 Décembre 2011 à 12:23

    Oui Fofy je te rejoins... La pédagogie explique ne me semble efficace si elle intervient à un moment donné pour "ancrer" l'apprentissage enfin si l'on considère la phase "modelage" et "guidage de l'enseignant". La verbalisation des apprentissages et plus précisément des objectifs d'apprentissage semble être utilie aux élèves si j'en juge par l'utilisation des cartes d'apprentissages que j'ai dans ma classe.

    Ce qui relève d'un fonctionnement pédagogique varie en fonction du lieu, des élèves même si l'enseignant reste le même...Si tant est qu'il reste le "même" ! Je veux dire par là que sa pédagogie évolue en meême temps que sa pratique et donc il ne reste pas forcément le même LOL.

    1
    Mardi 20 Décembre 2011 à 12:08

    Merci pour cet article qui résume bien les différents courants

    Je copie colle mon commentaire en y ajoutant des petites choses.

    je pense qu'il y a du bon dans les différentes pédagogies et qu'il ne faut pas se cantonner dans une seule! 

    La péda de projet donne du sens certes oui c'est super d'engager les élèves mais certains ne comprennent pas forcément pourquoi non plus . Il faut aussi des exercices , des leçons pour arriver au terme du projet et là l'explicite peut trouver sa place au sein de la péda de projet !

    Le socio constructiviste dans certaines matières comme les maths ou le français me gonfle! L'elève construit ses savoirs seuls ... mouai et si on passe à côté de ce qui passe dans leur tête, les erreurs qu'ils pensent mais qu'on ne peut voir ... certains s'enferment dans des convictions et on n'arrive pas à les en sortir!! Je trouve que l'explicite pour aborder les points de grammaire ou de maths prend son sens! autant appeler un chat un chat ! l'accord de l'adjectif c'est comme ça , pour ça ... OK ça peut se remarquer seul ... mais si les élèves ne remarquent rien?? pourquoi ne pas clairement leur expliquer les choses avec exemples/contrexemple et qu'ils s'entrainent ! 

    Pour la lecture j'aime beaucoup l'approche d'Alet et les reading workshop idem pour l'écriture (elle met en place des projets individuels d'écriture selon les goûts des élèves ... tous les élèves n'écrivent pas la meme chose en même temps! c'est intéressant) 

    Après il reste des domaines dans lesquels on peut laisser les élèves chercher, tatônner comme pour les sciences ... 

    Bref je pense que les pédagogies doivent être mélanger pour être efficaces...et qu'il faut arrêter de dire que les élèves doivent découvrir leurs connaissances tout seul tout le temps (je n'ai rien contre freinet ou PMEV au contraire , la PMEV m'inspire en partie mais je l'adapterai avec des mini leçons collectives ou en groupes avant de mettre des plans de travail plus individualisés)

    ajout par rapport au commentaire initial : Le principal problème qu'on retrouve chez tous nos élèves et ce quelques soient la pédagogie utilisée je trouve c'est le transfert des connaissances. Une connaissance acquise à un instant T ne l'est peut être plus à un instant T+... ou pas réutilisée dans un autre contexte... 

    On pourrait reprocher à la péda explicite de justement décontextualiser les apprentissages mais il y a tout le moment de rebrassage des pré-requis en début de séance qui permet de mobiliser ou remobiliser les connaissances antérieures utiles aux nouveaux apprentissages. On peut insérer de la péda explicite dans une péda de projet je pense! On a besoin de moment de leçons explicite pour acquérir une compétence utile à la réalisation de notre projet.

    En fait tout dépend vraiment de comment l'enseignant rebrasse les connaissances antérieures que ce soit en exo de réinvestissement, en plan de travail sur les connaissances précédentes et non pas uniquement sur les connaissances en cours ... Je m'éloigne du sujet désolée. mais le sujet/problème/ questionnement est super intéressant.

    Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres! Mais la discussion s'annonce intéressante!

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